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dernière mise à jour:11/02/11

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Les Premiers Soldats Belges,
Héros de la guerre 1914-1918
morts au champs d'honneur à Visé
Insigne de béret du 12e de Ligne Louis Maulus, soldat, 12e de Ligne
Prosper Van Gastel, soldat, 12e de Ligne
Insigne de béret du 12e de Ligne
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique Auguste Bouko, Maréchal des logis 1e cl.
Jean-Pierre Thill Maréchal des logis 1e cl.
(Le récit de leur mort héroïque, cliquez ici)
insigne de la Gendarmerie,premier corps armé constitué en Belgique
Vous entendez la Marche du 12e de Ligne

VAN GASTEL Prosper Jean Baptiste Marie,
soldat au 12 régiment de Ligne
né à Anvers le 18-12-1891,
domicilié à Anvers,

fils de Van Gastel Corneille Jean Baptiste Edmond
et de Cotteler Catherine,
époux de Van Heygen Joséphine Jeanne

Tué à Visé, le 4-8-1914, Quai du Hallage à Devant-le-Pont

MAULUS Louis Joseph,
soldat du 12e régiment de Ligne
,
né à Anvers le 7-3-1891,
domicilié à Anvers,
fils de Maulus François
et de Aerts Marie-Catherine
,
époux de Pauwels Marie-Clara
Tué à Visé, le 4-8-1914, Quai du Hallage à Devant-le-Pont

Nous cherchons des souvenirs, photos, archives de Prosper Van Gastel et de Louis Maulus
Attention il existe un homonyme: Franz -Louis Maulus du 13e de Ligne décédé en 1918
merci de contacter
Marc Poelmans

Merci au 1er Caporal-chef Meurée du 12e de Ligne de Spa
qui nous a aimablement envoyé quelques informations et a qui tout renseignement peut être également transmis
12-13Li_Regt_Amicale@mil.be
Vers le site de l'Amicale 13-13 e de Ligne

Insigne du 12e de Ligne, avec le Perron liégeois
Le 12e de Ligne étant de Liège,
on retrouve sur son insigne le Perron liégeois,
symbole des libertés
Le drapeau du 12e de Ligne avec mention des combats auxquels il a participé

Belgique - 1914

On a cru longtemps que le premier soldat belge victime de la grande guerre était le fantassin Imschoot, fils d'un notaire des Flandres, tué le 5 août 1914, vers 7 heures du matin, à Forêt, commune de 4.500 habitants, située sur la Vesdre, à mi-chemin à peu près entre Liège et Verviers, à proximité du fort de Chaudfontaine.
Comme les Allemands envahirent la commune en force, les troupes belges durent se replier sur Chaudfontaine.
L'administration communale de Forêt fit enterrer le soldat Imschoot au cimetière communal.

Il paraît, d'autre part, que les soldats qui tombèrent les premiers sous les balles allemandes sont deux Anversois, tués le 4 août 1914, vers 2 heures de l'après-midi, à Devant-le-Pont (Visé), où ils faisaient partie de la compagnie du 12e de Ligne commandée par le capitaine Claude et qui fut la première à ouvrir le feu contre l'envahisseur.

A Devant-le-Pont, sur la rive gauche de la Meuse, contre Visé, se trouve le cimetière de la rue de Tongres.
A gauche du chemin principal de ce cimetière, se dresse une tombe parfaitement entretenue.
Sur une croix de bois noir, on peut lire les mots:
" A la mémoire des soldats Van Gastel et Maulus, d'Anvers, premières victimes de la guerre."

Le 4 août, vers midi, le capitaine Claude, accompagné d'une vingtaine de ses hommes, avait pris position sur le perron d'une maison située à la droite de la tête de pont.
Vers 2 heures, les avant-postes allemands parurent de l'autre côté du fleuve, mais le pont qui avait sauté leur coupait le passage.
Le capitaine Claude, qui avait laissé ses hommes à découvert, commanda le feu: des Allemands tombèrent.
Les Allemands ayant riposté, les deux Anversois sont tombés à leur tour.
Cette escarmouche n'avait duré que quelques minutes.

Ils étaient en position à la terrasse du Café du Pont visible sur la photo ci-dessous et aujourd'hui disparu
et qui se trouvait à peu près à l'endroit où se trouve le monument du 12e de Ligne en face des maisons des photos de dessous qui existent toujours.


La Café du Pont vu depuis le pont
la maison en face du Café du Pont à gauche avant le pont
les maisons en face du Café du Pont, en contrebas de l'actuelle Av. Roosevelt, existent toujours.

C'est en cet endroit que les premiers soldats belges combattirent.
Les journaux liégeois ont confirmé dans les tout premiers jours de la guerre que ce fut en effet le capitaine Claude qui avait vu le feu le premier et ceci n'a jamais été démenti.

Mais on dit aussi que les premières patrouilles allemandes arrivées vers 11 heures du matin à hauteur de la croix Polmard, sur la chaussée d'Aix-la-Chapelle à Liège, entre Thimister et Battice, échangèrent quelques coups de feu avec des Belges embusqués là, observant la route.
L'un d'eux, le soldat Antoine Fonck, du 2e lanciers de Liège, fut atteint.
Son cadavre, ramené à Thimister, fut enterré dans le cimetière de la localité.

Il semblerait donc que ce soit au soldat Fonck que revienne l'honneur d'avoir été la première victime de la guerre.
Cliquez ici pour la page concernant le cavalier Antoine Fonck

Mais la question reste ouverte et nous donnerons volontiers l'hospitalité des colonnes du Courrier de l'Armée aux correspondants qui voudront bien nous éclairer à ce sujet.

Le texte ci-dessus provient de la revue 'Le Courrier de l'Armée' No. 715, 15 août 1920.
Depuis, le cavalier Fonck a été reconnu comme première victime de la guerre et nos deux soldats ont été reconnus comme les deux premiers fantasins belges tombés au champ d'honneur.


Enterrés d'abord dans le cimetière de la Rue de Tongres, ils furent transférés dans la pelouse d'honneur du cimetière de Lorette à Visé,
où repose également le Maréchal des logis
Thill tué en même temps que son collègue Bouko quelques heures auparavant
Plaque de Shako du 12e de Ligne
Plaque de Shako du 12e de Ligne mod 1850
Coll. Marc Poelmans

Un monument dédié à ces fantasins du 12e de Ligne a été inauguré en 1936
Il se trouve au "Square du 12e de Ligne" juste après le Pont Baudouin qui relie Devant-le-Pont à Visé
et est fleuri chaque année par le comité "La Jeunesse" le lundi lors de la cérémonie patriotique
qui a lieu à l'occasion de la fête du quartier de Devant-le-Pont et qui se tient le week-end précédant le 21 juillet.
http://www.club-j.be/dlp2.htm
inauguration du monument du 12e de Ligne à Maulus et Van Gastel
L'inauguration en avril 1936 du monument au deux premiers fantassins belges tués le 4 août 1914
(Extrait du Patriote Illustré du 14 avril 1936 rubrique photos de la semaine, doc M. Poelmans)
Cérémonie au monument du 12e de Ligne lors de la fête à Devant-le-Pont/Visé
Chaque année, lors de la Fête du quartier de Devant-le-Pont , le comité de La Jeunesse dépose une gerbe de fleurs
en souvenir des combattants lors de la matinée patriotique du lundi de la fête

Depuis son inauguration, deux arbres majestueux ont bien poussé et l'encadrent
le monument à Maulus et Van Gastel en 2010 Le monument à Maulus et Van Gastel en 2010
Les 12 et 13e de Ligne possèdent un musée qui est situé dans la caserne de Spa
Il est très bien agencé et visible en semaine le mardi et le jeudi ou sur rendez-vous
Musée du 12e de Ligne
Plaque de Shako d'officier du 12e de Ligne
Plaque de Shako d'officier du 12e de Ligne
Coll. Marc Poelmans

Revue hebdomadaire de la presse française, No. 142, 28 juin 1918
La Belgique Héroïque et Vaillante, la Défense de Visé
Récits de Combattants Recueillis par le Baron C. Buffin
les soldats allemands à Visé

Insigne de béret du 12e de Ligne La Défense de Visé
d'après le récit du major , adjoint d'état-major
Charles Collyns

du 12e régiment de Ligne
qui commandait le 2e bataillon
Le major Collyns finit sa carrière avec le grade de général et une rue de Liège porte son nom
Croix de guerre remise à titre postume à Bouko et Thill

Afin que le lecteur puisse raccorder les épisodes dont le récit va suivre, il est utile de rappeler dans leurs grandes lignes les préliminaires de la guerre.

Le 2 août 1914, à 19 heures, l'Allemagne signifia un ultimatum à la Belgique, auquel le Gouvernement répondit, le lendemain à 7 heures " qu'il repousserait par tous les moyens en son pouvoir toute atteinte portée au droit de la Belgique ".
Dès le matin du 4 août, l'extrême droite allemande, composée de 12 régiments de cavalerie et de bataillons de chasseurs transportés en automobiles, franchit la frontière et chercha à s'emparer du pont de Visé.
Elle ne réussit pas, étendit son mouvement vers le nord, passa la Meuse au gué de Lixhe et tenta alors de briser la résistance de la place de Liège: dans la journée du 5 août, des troupes des IIIe , IVe et VIIIe corps donnèrent l'assaut à la partie du front de défense comprise entre la Meuse et la Vesdre.
Devant les forts de Barchon, d'Evegnée et de Fléron, les assaillants furent refoulés avec des pertes sanglantes.
Entre le fort de Barchon et la Meuse, le VIIe corps força les lignes, il fut contre-attaqué à la baïonnette par la 11e brigade et rejeté vers la frontière hollandaise dans le désordre le plus complet.

Les assauts furent repris dans la nuit du 5 au 6 août.
De nouvelles troupes appartenant au VIIIe , IXe , Xe et XIe corps y participèrent et l'attaque s'étendit sur tout l'espace compris entre le fort de Liers et la Meuse, en aval de Liège, soit sur un front de 35 kilomètres environ.

Les troupes belges firent face au danger partout à la fois et, après une défense héroïque, la 3e division, épuisée, se retira; les forts continuèrent à résister; le dernier tomba le 17 août...

Dans la nuit du 1er au 2 août 1914, le lieutenant-général Léman, gouverneur militaire de la position fortifiée de Liège, me confie la défense des ponts de Visé et d'Argenteau.
C'est une mission importante.
Des forces allemandes sont massées à la frontière et se préparent à violer notre neutralité.

Je cours à la caserne, rassemble mon bataillon, fort d'environ 400 hommes, et pars pour Visé où j'arrive à 7 heures du matin.
La journée est employée à l'organisation de la défense: une compagnie occupe chacun des ponts de Visé et d'Argenteau, distants de 3 kilomètres; un peloton de 30 hommes garde le gué de Lixhe, à 10 kilomètres au nord; des avant-postes sont disposés sur la rive droite avec instructions de détacher des patrouilles et des reconnaissances vers la frontière; enfin le restant du bataillon est laissé en réserve à Haccourt.
Les soldats sont pleins d'entrain et de confiance; la plupart considèrent la guerre comme une partie de plaisir, une distraction à la vie monotone de garnison, et cette bonne humeur est augmentée par l'accueil cordial de la population.

Dans la soirée survient, avec une soixantaine d'hommes, le capitaine Chaudoir, commandant les chasseurs à cheval de la Garde Civique de Liège.
Ce sont de braves garçons, remplis de courage et de bonne volonté, mais dont l'équipement est fort défectueux: ils manquent même de carabines!
J'accepte néanmoins leurs services et leur donne la surveillance des vallées de la Meuse et du Geer.

Des habitants de Visé m'offrent également leur concours.
" Je suis bon fusil, me dit un avocat, je veux contribuer à la lutte. Mettez-moi dans la ligne de feu ".
- " Non, pas de civils ", répliquai-je catégoriquement. Et je les renvoyai.

Le lendemain, 3 août, arrive M. Delattre, ingénieur spécialiste en explosifs, chargé par l'état-major de l'obstruction de la rive droite et de la destruction des ponts.
Sous sa direction, des équipes de travailleurs abattent des arbres en travers des routes, placent des mines dans les piles et dans les tabliers, disposent des saucissons le long des garde-fous, bref, mettent tout en œuvre pour la rupture des ponts au moment opportun.

Invasion de Liège par les allemands
Invasion de Liège, le Général Von Emmich

Cette responsabilité, qui m'incombe, n'est pas un de mes moindres soucis.
Il est fort difficile de se rendre compte de la situation.
Des nouvelles extraordinaires circulent et trouvent créance, quelle que soit leur invraisemblance.
L'état-major de la 3e division d'armée m'annonce même par téléphone que des troupes allemandes ont traversé les Pays-Bas et s'avancent par le Limbourg.
Grâce aux communications téléphoniques que j'ai établies avec les postes de gendarmerie et avec le lieutenant de Menten, en observation avec un peloton du 2e lanciers, près de la frontière hollandaise, j'obtiens des renseignements précis sur les mouvements de l'ennemi et je peux à diverses reprises informer le commandant de la division de l'inexactitude de racontars, inventés par les espions boches et colportés par les froussards.

ce qu'ils voyaient depuis la rive gauche
Vers le soir, le général Léman me prévient que deux divisions de cavalerie ennemie ont envahi notre territoire et m'ordonne de faire sauter les ponts de Visé et d'Argenteau.
Je transmets l'ordre à Delattre; pendant qu'il prend ses dernières dispositions, je retire mes avant-postes de la rive droite et, de crainte d'accidents, procède à l'évacuation des maisons voisines.
Enfin, tout est prêt. Delattre me rejoint. " Soyez tranquille, me dit-il; par excès de prudence, nous avons mis une double charge, quoique... "
Une explosion lui coupe la parole.
Nous courons, pleins de confiance.
Quelle désillusion!

Des blocs entiers de macarite n'ont pas détoné: A Visé, le pont est ébranlé, mais il reste praticable, même aux voitures.

A Argenteau, m'annonce-t-on, le résultat n'est pas plus heureux. " C'est pas de la belle ouvrage ", me déclare un sergent, qui paraît aussi mortifié que moi.

Quelques civils ricanent; je les enguirlande et cela me calme les nerfs.

De nouveau le téléphone marche; nous demandons à l'état-major de Liège de nous expédier en toute hâte d'autres explosifs.
L'attente est interminable. L'ennemi va-t-il nous surprendre ?

Enfin, voici des autos.
Vite nous plaçons les poudres et, à 18 heures, toutes les mesures sont prises.
Cette fois, l'explosion est formidable.
Des blocs de pierre de 1 mètre cube sont projetés à 200 mètres et la partie centrale du pont, sur une longueur de 50 mètres, s'effondre dans la Meuse.
Le pont de visé détruit, en face les maisons dans lesquelles le 12e de ligne se retranche face aux allemands
Un fâcheux contretemps surgit: l'ébranlement produit par l'explosion brise les lignes télégraphiques et téléphoniques et interrompt nos communications.

Que faire?
Maintenant que les ponts sont rompus, ma mission n'est-elle pas terminée?
Dois-je rejoindre la position fortifiée ou défendre le passage du fleuve?
Aucun des courriers que j'envoie au général Léman ne reparaît.

Tant pis, ma décision est prise: j'y suis, j'y reste.

Dès l'aube du 4, je m'efforce de compléter la défense en utilisant les maisons qui donnent sur les ponts et qui permettent de battre la rive adverse.
Mais mon service d'informations laisse beaucoup à désirer.
De temps à autre, des soldats passent le fleuve sur deux petites nacelles découvertes par hasard et s'en vont aux nouvelles.
J'apprends ainsi qu'à Berneau se trouve un corps important de cavalerie ennemie, suivi à courte distance d'une nombreuse infanterie.

Tout à coup, nous entendons un ronflement, et un taube apparaît dans les airs.
Pendant quelques minutes, le sinistre oiseau plane au-dessus de nous, lançant des proclamations du général von Emmich; puis il regagne les lignes ennemies, porteur de renseignements fort inexacts, car il ne peut apercevoir mes troupes dissimulées derrière les maisons, et il est même probable, étant donné sa hauteur, qu'il ne remarque pas la rupture du pont dont la partie centrale gît en contrebas dans la Meuse.

Averti par ce vol, je modifie mes dispositions et rassemble toutes mes forces à Visé, à l'exception d'une compagnie laissée à Argenteau.
Bien m'en prend.
A une heure, des hussards de la mort débouchent sur la rive et, sans hésitation, se dirigent vers le pont.
Mes soldats, anxieux, le cœur battant, le doigt sur la gâchette du fusil, les suivent de l'œil. " Attendez, dis-je, attendez, laissez-les approcher. "
Quand je les vis engagés dans la première partie du pont, - " Feu! " hurlai-je.

- Pan! Pan! Pan! La fusillade crépite.
Effrayés, les chevaux se cabrent, ruent, se débattent; des cavaliers roulent dans le fleuve; d'autres, faisant demi-tour, se jettent dans les rangs qui suivent, les bousculent et, dans une course éperdue, s'échappent à travers les champs de trèfle et d'avoine.
Quelle débandade! A cet instant, un feu intense part des maisons de la rive droite, avoisinant le pont.
Ce sont les Allemands qui, à notre insu, ont occupé ces bâtiments et protègent la retraite de leur cavalerie. Alors, d'une rive à l'autre, la fusillade se poursuit, intermittente sans causer grand dommage.

Pendant une accalmie, je crie à mes braves: " Permission d'en griller une."soldat du 12e de Ligne
Et il faut voir avec quelle joie ils savourent leur cigarette; chez aucun, le baptême du feu n'a produit la moindre émotion, tous les visages sont souriants; on plaisante, on blague, et au premier coup de feu de l'ennemi, gaiement, on recommence le combat.

Allongés à l'abri d'un mur, la vareuse déboutonnée, les hommes de mon peloton de réserve reprennent des forces en dévorant à belles dents des tartines beurrées.
L'idée me vient de tenter une expérience.
" Eh bien, demandai-je, êtes vous fiers de participer au feu? Comme vous voyez, ça va bien, les Boches sont arrêtés. Seulement ce n'est pas fini et, tout à l'heure, j'aurai besoin de trois gars déterminés, de trois braves, des vrais, n'ayant peur de rien; qui s'offre? "
Avant la fin de ma phrase, tout le peloton est debout et crie:? " Moi, mon major."

Voilà que l'artillerie allemande entre en ligne.
Deux ou trois batteries, en position du côté de Fouron, au nord-est de Visé, ouvrent le feu.
Malgré leur courage, il me paraît nécessaire de réconforter mes hommes qui au nombre de 400, sans artillerie ni mitrailleuse, luttent contre un ennemi infiniment supérieur.
Je parcours les différents abris et, affectant une bruyante gaîté: " Eh bien, ricanai-je on va rire.
Jamais les Boches n'ont réussi à diriger un coup de canon et cette fois encore leurs projectiles tomberont partout excepté dans les maisons que nous occupons. "

Cette plaisanterie réussit étonnamment et mes hommes saluent par des éclats de rire les shrapnels allemands qui éclatent d'ailleurs à des hauteurs démesurées.
Ma joie est extrême; car si l'artillerie avait tiré en plein sur les maisons, la position aurait été intenable et nous aurions été immédiatement contraints à la retraite.
Ah! si nous avions eu quelques pièces, que d'ennemis nous aurions culbutés!

Au cours du combat, des cavaliers de la garde civique, sans doute mal renseignés, me signalent qu'une grosse colonne d'infanterie a franchi la Meuse au nord de Visé et que déjà une batterie dirige son tir contre nous. Cette nouvelle a d'autant plus de vraisemblance, qu'un grondement de canon semble provenir d'une hauteur de la rive gauche.
Isolé, sans instructions, ma situation devient inquiétante.
Afin d'assurer ma retraite, je prescris à la 2e compagnie d'entraver par son feu tout mouvement de l'ennemi vers le sud, et à la 1re compagnie de se porter vers Hallembaye et de soutenir le poste placé à Lixhe, tout en observant le terrain vers le nord.
Bientôt la 2e compagnie subit un feu de mousqueterie et de mitrailleuse si violent que son commandant, le capitaine François, est obligé d'évacuer certaines maisons longeant la Meuse, dont les murs sont percés par les balles.
D'autre part, le capitaine De Burghraeve, commandant la 1ère compagnie, m'avertit que l'artillerie allemande envoie une vraie trombe d'obus de tous calibres sur les troupes qui défendent le gué de Lixhe, que ses hommes, couchés sous les rafales, sont incapables de répondre au tir ennemi et encore plus incapables d'observer le pays; que les Allemands peuvent par conséquent traverser la Meuse sans qu'il s'en aperçoive et sans qu'il soit à même de me prévenir.
- " Tenez bon, répondis- je, tout va bien. "
Et de mon côté, je continue à encourager mes braves qui, à Visé, résistent énergiquement.

Cependant, vers 16 heures et demie, le développement de plus en plus grand du front ennemi, joint à la faiblesse de mes forces, dont une partie est immobilisée par le feu de l'artillerie adverse, me détermine à évacuer ma position, en me couvrant, aux divers points occupés, par des arrière-gardes. Cette retraite se fait dans un ordre parfait et sans que l'ennemi s'en aperçoive. La 1re compagnie, malgré sa situation dangereuse, parvient également à se retirer groupe par groupe. Seul le poste de Lixhe nous cause de vives inquiétudes.

Vautrés dans les champs de betteraves, nos camarades attendent une accalmie de l'ouragan d'acier pour se lever et se précipiter en avant; puis, après 50 mètres, ils se jettent de nouveau à terre.
L'artillerie allemande multiplie ses coups, le sol tremble, des nuages de poussière volent de toutes parts. Avec une émotion intense, je suis des yeux cette course angoissante.
Enfin, grâce à Dieu, les voici: les soldats ont leurs capotes, leurs shakos, leurs sacs criblés de balles: deux hommes ont vu les bicyclettes qu'ils tenaient à la main fracassées par des obus.
Par une chance inouïe, personne n'est blessé.
Nos pertes totales sont d'ailleurs minimes et s'élèvent, c'est incroyable à dire, à deux tués (Louis Maulus et Prosper Van Gastel) et à une dizaine de blessés.
Par contre, des habitants de Visé nous confirment que l'ennemi a beaucoup souffert et que de nombreux chariots emportent ses blessés.

les soldats allemends au pont de Visé

The Defense of Vise
After the story of the Major (adjoint to the State-Major)
Charles Collyns
Of the 12e regiment on line
Commanding the 2nd battalion
Major Collyns was general at the end of his life and a street of Liege with his name before his death
Traduction de Michèle Labye, petite-fille du Major Collyns

Introduction:

In order for the reader to be able to situate the events that are going to be told, it is useful to recall the local war events in their great lines.

On August 2nd 1914, at 19 hours, Germany sent Belgium an ultimatum, to which the Government responded, at 7 hours of the next day that: it will push back by all means in its power, any attempt to violate the rights of Belgium.

In the early morning of August 4th, the German extreme right, composed of twelve regiments of cavalry and of battalions of fighters transported in auto, crossed the border and tried to occupy the bridge of Visé.

It didn’t succeed, but the enemy extended its movement towards the North, crossed the Meuse(Maas) at the gué (wade) of Lixhe, and then tried to break the resistance of the Place de Liège. During the day of August 5th, some troops of the German IIIrd, IVth, and VIIIth corps assaulted the section of the defense front situated between the Meuse and its tributary the Vesdre

In front of the Forts of Barchon, Evegnée and Fléron, the assailants were pushed back with bloody losses.

Between the forts of Barchon and the river Meuse, the German VIIth corps forced the lines and was counter attacked at bayonets point by the 11th brigade and rejected towards the Dutch border in the most complete disorder.

The assaults started again in the night from the 5th to the 6th August.

New troops pertaining to the VIIIth, IXth, Xth and XI corps participated in the action and the attack was spread over the all space between the Fort of Liers and the Meuse, downstream from Liege, this is to say on a front of about 35 kilometers

The Belgian troops faced the danger everywhere at the same time, and after a heroic defense, the 3rd division, extenuated, retreated; the forts went on resisting; the last one fell on Aug 17.

***

Article

During the night from the 1st to the 2nd August 1914, the lieutenant-general Leman, military governor of the fortified position of Liege, entrusts me with the defense of the bridges of Visé and Argenteau.

It is an important mission.

German forces are piled up at the border and prepare themselves to violate our neutrality

I rush to the Caserne, gather my battalion, strong of 400 men, and leave for Visé where I arrive at 7:00 AM.

The day is employed in organizing the defense; A company occupies each of the bridges of Visé and Argenteau, 3 kilometers distant of one another; a 30-men platoon guards the Gué de Lixhe, which is 10 km more to the North; the front lines are disposed on the right bank, instructed to detach patrols and reconnoiter towards the border; finally, the rest of the battalion is left as reserve in Haccourt.

The soldiers are full of spirit and confidence; the majority of them consider the war as a fun party, a distraction from the monotonous garrison life and their good humor is boosted up by the cordial welcome of the population.

The Captain Chaudoir, commander of the cavalry fighters of the Civic Guard of Liege, appears towards evening with about sixty men.

They are brave lads full of courage and good will, but their equipment is very deficient; they do not even have carbines!

That didn’t keep me from accepting their services and giving them the surveillance of the Maas and Geer valleys.

Some inhabitants of Visé offered me their concourse too.

“ I am a good shot, a lawyer told me, I want to contribute to the fight. Put me in the line of fire”

No! No civilians!” answered I categorically. And I sent them back.

On the next day, August 3rd, came M. Delattre, engineer, specialist in explosives, charged by the state-major of the obstruction of the right bank and of the destruction of the bridges.

Under his direction, teams of workers fall trees across the roads, place mines under the piles and in the roadways, disposed sausage along the railings, briefly, did everything to render the rupture of the bridges possible at the right time.

This responsibility that is mine, is not the least of my worries.

It is very difficult to really know what is going on.

Extraordinary tales circulates and are believed no matter how little truth worthy.

The head Quarter of the army 3rd division even tells me over the phone that some German troops have crossed Nederland and are advancing through the Limburg.

Thanks to the phone connections I established with the headquarter of the State Police and with the lieutenant Merten that was placed in observation with a 2nd lancer platoon near the Dutch border, I obtain precise information on the movements of the enemy and could in different occasions, inform the commandant of the division of the inexactness of the tales invented by the German spies and spread by the cowards.

Towards evening, the General Leman advises me that two enemy cavalry divisions invaded our territory and orders me to explode the bridges of Visé and Argenteau.

I transmit the order to Delattre; while he is taking his last dispositions, I withdraw my front lines from the right bank and fearing some accidents, I proceed to the evacuation of the neighboring houses.

Finally, everything is ready. Delattre joins me. “ Do not worry”, he tells me, “by excess of prudence, we set a double charge, although…”

An explosion cuts his word in two.

We run, full of confidence.

What a disillusion!

Entire blocs of macarite have not detonated. In Visé, the bridge has been shaken up, but stays practicable, even to the cars.

In Argenteau, they tell me, that the result is not much better. C’est pas de la belle ouvrage” declares me a sergeant (NFT: sergeant whose mother tong is Dutch, and making mistakes), who looks as mortified as I do.

A few civilians were laughing at us. I screamed at them and that calmed my nerves.

Again, the phone rings; we ask the State-Major of Liege to send us more explosives in a great hurry.

The waiting seems without end. Will the enemy be there before…?

Finally, here come their cars. We hurry to place the powders and, at 18 hours, all preparations are ready.

This time, the explosion is tremendous.

Stones blocks of 1 cubic meter are projected 200 meters away and 50 meters of the central part of the bridge fall into the river.

But that created a disastrous situation: the shaking produced by the deflagration broke the telegraphic and telephonic lines and interrupted our communications.

What is to be done? Now that the bridges are broken, is my mission terminated? Must I rejoin the fortified position or muss I impede the crossing of the river?

None of the couriers that I sent to the general Leman returned.

Too bad, my decision is taken. I am here and I stay.

At daylight of August 4th, I work at completing the defense in utilizing the houses that face the bridges and permit to hit the opposite side of the river

But my information service is far from good. From time to time, some soldiers cross the river on small embarkations they find by chance, and go gather news.

This is how, I learn that in Berneau, there is an important enemy cavalry corps, followed at a short distance by a numerous infantry.

All of the sudden, we hear a hum and a taube appears in the air.

During a few minutes, the sinister bird planes overhead, diffusing proclamations of the general von Emmich; then it regains the enemy lines, bearing very inexact information, since he cannot see my troops which are dissimulated behind the houses, and it is even probable, given its flying height that it didn’t notice that the bridge is ruptured and that its central part is hanging down in the Maas.

Because of that taube I modified my dispositions and reassemble all my forces in Visé, to the exception of a company left in Argenteau.

Good that I did that.

At 13 hours, dead hussars irrupt on the riverbank and without hesitation, direct themselves towards the bridge

My soldiers, anxious, their hearts beating, the finger on the trigger of their rifle, follow them with the eyes.

“Wait” I say “ Let them approach”

When I see them engaged in the first part of the bridge, “Fire” I scream

Bang! Bang! The fusillade crackles.

Frighten, the horses rear, buck, struggle; some cavaliers roll down into the river, others turned around, ran into the following row, making the horses fall, and in a crazy running, they escape through the clover and oats fields..

What a disbanding! At this instance, an intense fire comes out of the houses close to the bridge, on the right bank.

Those are the Germans who, unknowing from us, occupied some houses to protect the withdrawal of their cavalry. Then, from one side to the other, the fusillade goes on, intermittently and without causing great damage.

During a moment of calm, I shout to my braves:” Permission to smoke one”. One should see with what joy they savor their cigarette; in none of them, the fire baptism produced the minimal emotion; all faces are smiling, one jokes, one laughs about it, and at the first fire opening from the enemy, one goes back into combat.

Lying down behind a wall, the sweater unbuttoned, the men of my reserve platoon recuperate their forces in devouring with full teeth buttered sandwiches.

The idea occurs to me to do an experiment.

“Well” ask I” Are you proud to participate to the fire? As you see, it is going well, the German have been stopped. Only, it is not finished, and soon, I will need three determined lads, three braves, true braves who fear nothing; who is volunteering?”

My sentence as soon terminated, the whole platoon is on its feet and shout: “Me, my major.”

Here the German artillery enters in line.

Two or three German batteries, in position by he Fouron, at the northeast of Visé, open the fire.

Despite their courage, I find it necessary to comfort my men who in the number of 400, without artillery nor machine guns, are fighting against a infinitely superior enemy.

I go through the different shelters affecting a loud gaiety: ‘Well’, snicker I, We are going to laugh! Never, the Germans were capable of aiming a shot of canon and this time, again, their projectiles will fall everywhere but in the houses that we are occupying”

This joke succeeds astonishingly and my men greet with laughters the German shrapnels that are exploding at exaggerated heights, to tell the truth.

My joy is extreme; knowing that if the German artillery had shot right at the houses, the position would have been unbearable and we would have been forced to retreat immediately.

Ah! If we only had a few artillery pieces, how many enemies we would have destroyed!

During the battle, some cavaliers of the civil guard, probably ill informed, tell me that a large column of foot soldiers crossed the Maas to the North of Visé and that already a battery is directing its fire towards us. This news seems true because a growling of canon seems to originate in the height on the left of the river.

Isolated, without being able to receive instructions, my situation becomes alarming.

In order to assure my retreat, I order to the 2nd company to prevent by their fire, any enemy movement towards the south, and to the 1st company to move to Hallembaye and to help the post of Lixhe in observing the ground towards the north.

Soon, the 2nd company suffered a musketeer and machine gun fire, so violent that his commandant, the captain François is obliged to evacuate some houses along the Maas, the walls of which are pierced by bullets

From another side, the captain De Burghraeve, commandant of the 1st company, tells me that the German artillery is sending a true burst of shells of all calibers on the troops who defends the wade crossing of Lixhe; that his men, lying down under the gust of gunfire, are incapable to answer the enemy fire and more incapable yet to observe anything; that consequently, the Germans can cross the Maas without them noticing it and being able to tell me about it.

“Hold on, I answered, everything goes well”

And on my side, I go on encouraging my braves who are resisting with energy, here in Visé.

However, at about 16:30, the enlargement of the enemy front and the weakness of my forces, of which a part is immobilized by the fire of the adverse artillery, obliged me to order the evacuation of my position, in placing backings to cover the different posts. This retreat takes place in a perfect order and without the awareness of the enemy. The 1st company, despite its dangerous position, manages to retire one group at a time. Only the post of Lixhe causes us vivid worries.

Lying down in the beet fields, our comrades are waiting for a moment of calming down of the steel typhoon, to get up, advance 50 meters and throw themselves down again.

The German artillery multiplies its blows, the ground trembles, clouds of dust fly from all parts. With an intense emotion, I follow with the eyes this anxious running. Finally, thanks god, here they are: the soldiers have their coats, their shakos, their bags pierced by bullets. Two soldiers saw the bicycle that they were holding in their hand, destroyed by shells.

Through an incredible luck, nobody got hurt.

Our total losses are minim; it is incredible that in all, we had only two dead men and ten wounded after this harsh battle.

The End


La prise du 1er drapeau allemand d'après un récit du Major Collyns qui terminera sa carrière comme Lieutenant-Général

Le pont de Visé détruit

le pont sur la Meuse à Visé
Les soldats du 12e de Ligne tiraient depuis le quai du hallage, abrités dans les maisons juste en face qui existent toujours en 2007
Maulus et Van Gastel étaient ensevelis au cimetière de Devant-le-Pont situé un peu plus loin, puis furent ensevelis au cimetière de Lorette dans la pelouse d'honneur
Le monument situé au square du 12e de Ligne rappelle depuis 1936 la mort de ces deux soldats.
Il est près du pont de Visé, en fait dans le haut vers la gauche de l'image, dans l'axe du nouveau pont construit plus à gauche de celui-ci.


Hôtel de Ville.

Vue générale de Visé, sur la Meuse.

Vieilles maisons.

LA JOLIE PETITE VILLE BELGE DE VISÉ, AU NORD DE LIÉGE, QUI A ÉTÉ OCCUPÉE ET BRÛLÉE PAR LES TROUPES ALLEMANDES
D'après la «Belgique illustrée».
voir aussi
http://www.gutenberg.org/files/22429/22429-h/22429-h.htm

la guerre 14-18 racontée et en images
Récits Belges Liége Articles en français Index

macarite; explosif utilisé pour détruire le pont de Visé en 1914
Macarite

Mélange de tolite et de nitrate de plomb
Densité élevée grâce au nitrate de plomb
Energie potentielle très élevée
Faible brisance ce qui explique la destruction incomplète du pont

Taube, avion allemand de reconnaissance

Taube
L'avion qui survola Visé
Avec un système inédit de gauchissement des ailes, le Taube fut
fabriqué par dix constructeurs en Allemagne et en Autriche.
Ce modèle de 1914 a un moteur Daimler-Mercedes refroidi par eau.

Taube avion allemand en 1914

http://www.1914-18.info/
Rapports de l'armée allemande
Höherer Kavallerie-Kommandeur 2 (Chronik 1914)

HKK2: Kav.Div.Garnier (Teile 2. und 4.Kav.Div.) überschreitet bei Gemmenich die belgische Grenze.
Vormarsch bei drückender Hitze durch das ostbelgische Hügelland.
Gelände ist gut angebaut und mit zahlreichen Hecken und Buschremisen bestanden. Stimmung bei der Truppe ist gehoben. An die belgische Zivilbevölkerung werden Aufrufe verteilt, in denen der Einmarsch begründet und eindringlich vor Gegenmaßregeln auf feindselige Aktionen gewarnt wird. Die vordersten Teile der Kav.Div.Garnier erreichen Visé ohne bisherige Feindberührung.
Die Maasbrücken sowie alle Kähne und sonstiges Übergangsmaterial werden zerstört vorgefunden.
3.00 Uhr nachmittags Feuergefecht mit belgischen Gendarmen, Teilen des 12.belg.Inf.Regt. und belgischen Zivilisten in dem auf dem östlichen Maasufer gelegenen Teil von Visé.
Schwere belgische Artillerie der Festung Lüttich greift in den Kampf ein.
Der Ostteil von Visé wird von Jägern, Radfahrern und Kavallerie-Schützen der 2.Kav.Div. und 4.Kav.Div. unter geringen Verlusten eingenommen.
Belgisches Infanteriefeuer auch vom Westufer der Maas.
Vom Maasübergang wird hier abgesehen und die Flußüberquerung weiter nördlich bei Lixhé und Schloß Navarre dicht an der holländischen Grenze in Aussicht genommen.
7.00 Uhr abends trifft Inf.Regt.25 zur Ablösung der Kav.Div.Garnier ein. Abends: Ausladungen der letzten Schwadronen und Bagagen der 2.Kav.Div. und 4.Kav.Div. werden abgeschlossen, die Kav.Div.Garnier aufgelöst. 2.Kav.Div. und 4.Kav.Div. gehen bei Anbruch der Dunkelheit im Raum Fouron le Comte – Mouland – Berneau zur Ruhe über. 9.Kav.Div. erreicht Louveigne südlich Lüttich und besetzt die Ourthe-Brücken bei Poulseur. An der Maas nördlich Lüttich stehen abends bereit: HKK2 und 4.Kav.Div. bei Fouron le Comte, 2.Kav.Div. bei Berneau, an der Maas südlich Lüttich: 9.Kav.Div. bei Louveigne. An der Maas nördlich Lüttich stehen abends bereit: HKK2 und 4.Kav.Div. bei Fouron le Comte, 2.Kav.Div. bei Berneau, an der Maas südlich Lüttich: 9.Kav.Div. bei Louveigne. Nächtliche Ruhestörungen überall durch dauernde Einzelschüsse belgischer Einwohner aus Gebüschen im Umfeld der Biwakplätze.

 

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